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La Toile de Candide
21 février 2009

Lavandières

Un ciel d'hiver qui hésite entre grisaille et pans de ciel bleu

Temps propice pour celui qui cherche, entre présent et passé,
les souvenirs enfouis le long des cours d'eau.

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Ecole
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lavoir_pringy
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Lavoir de Pringy
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Le plus souvent, construits le long des berges, ces lavoirs ont encore en mémoire
les écumes savonneuses et la gouaille des lavandières!

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lavoir de Saint Sauveur
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Les eaux ont repris leur cours paisible
sous le regard impassible de ces gardiens muets.
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Dans les bourgs, les lavoirs s'abritent derrière la façade typique de cette période.
En effet le XIXème siècle déclarent les lavoirs de salubrité publique.

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lavoir du hameau de Jonville-Ponthierry
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Celui-ci est fermé au public, mais jetons un coup d'oeil derrière ses grilles
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A ciel ouvert, à impluvium, il recueille les eaux de pluie.
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lavoir du hameau d'Auxonnettes-Ponthierry
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auxonnettes5
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Nous pénétrons dans le lavoir désert,
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auxonnettes4
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L'eau chuchote, la pierre rosée se souvient-elle des linges frottés, battus, tordus,
par les mains rougies des laveuses?

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reflets_auxonnettes
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Le sage miroir révèle le bleu du ciel
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auxonnettes3
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Le soleil envahit le lieu," Voyageur immobile, imagine d'autres bassins dont la quiétude
a baigné tes songes: Fière Andalousie, ou palais secrets d'Orient".

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lavoir_auxonnettes
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Tilly, un autre hameau de Ponthierry, abrite un un lavoir circulaire, unique en Seine et Marne.
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100_8060
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Sa forme ronde invite à la rêverie
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tilly2
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La tempête a fait glisser quelques tuiles, et met en évidence
le cerclage de fer qui ceinture la charpente.
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tilly6
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Digne d'un temple grec, Narcisse s'y contemplerait volontiers...
A moins que la fraîcheur des colonnades n'attire quelque vestale lassée de ses prophéties.
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tilly_7
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Vert, gris, bleu, rose...
Minéral et végétal s'unissent en d'aquatiques épousailles.

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Tilly9

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A demi-enterré, le lavoir de Tilly est alimenté par un réseau de sources.

L'activité des lavoirs va diminuer au cours du XXème siècle au profit de la machine à laver vers 1950...

Beau progrès, admettons-le!

....

En ville, d'autres lavoirs veront le jour, de manière plus industrielle

Paris

Souvenez-vous de Gervaise lorsqu'elle découvre le grand et moderne lavoir de la Goutte d'Or:

"...C'était un immense hangar, à plafond plat, à poutres apparentes, monté

sur des piliers de fonte, fermé par de larges fenêtres claires. Un
plein jour blafard passait librement dans la buée chaude suspendue
comme un brouillard laiteux. Des fumées montaient de certains coins,
s'étalant, noyant les fonds d'un voile bleuâtre. Il pleuvait une
humidité lourde, chargée d'une odeur savonneuse, une odeur fade, moite,
continue ; et, par moments, des souffles plus forts d'eau de javel
dominaient. Le long des batteries, aux deux côtés de l'allée centrale,
il y avait des files de femmes, les bras nus jusqu'aux épaules, le cou
nu, les jupes raccourcies montrant des bas de couleur et de gros
souliers lacés. Elles tapaient furieusement, riaient, se renversaient

pour crier un mot dans le vacarme, se penchaient au fond de leurs
baquets, ordurières, brutales, dégingandées, trempées comme par une
averse, les chairs rougies et fumantes. Autour d'elles, sous elles,
coulait un grand ruissellement, les seaux d'eau chaude promenés et
vidés d'un trait, les robinets d'eau froide ouverts, pissant de haut,
les éclaboussements des battoirs, les égouttures des linges rincés, les
mares où elles pataugeaient s'en allant par petits ruisseaux sur les
dalles en pente. Et, au milieu des cris, des coups cadencés, du bruit
murmurant de pluie, de cette clameur d'orage s'étouffant sous le
plafond mouillé, la machine à vapeur, à droite, toute blanche d'une
rosée fine, haletait et ronflait sans relâche, avec la trépidation
dansante de son volant qui semblait régler l'énormité du tapage..."

L'Assommoir Emile Zola 1877


certes, un lavoir beaucoup moins bucolique que nos petits lavoirs campagnards, mais le labeur y était tout aussi dur et l'ambiance colorée...

un bon week-end à tous et merci de votre fidélité!

 

 

 



 

 

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Commentaires
M
Grâce à vous j'ai retrouvé les paroles de la chanson qu'à interpréré ma mére pour son Certificat d'Etudes en 1929 ...ou 1930 ! Elle l'a re-chantée de très nombreuses fois au cours de sa vie. Soyéz remerciés (es). Michel
L
Je vous ai mis les 3 couplets manquants sur "Bienvenus chez moi"<br /> <br /> lulu B
M
Mille merci pour la chansonnette en entier, soyez bénies. Il y a aussi une autre contine. je suis le lutin la fauvette de notre bon temps sillonna tralala, je cours ou je ris je caquette si l'on ne partage mon bonheur. ah quand vient le soir, je sème les feux d'artifice et dans mon dortoir pif paf il faut que ça frémisse. l'on me dit souvent que, j'ai du vif argent que, j'ai du vif argent dans les veines,je le crois sans peine ....<br /> <br /> Monik
B
Ces magnifiques photos et vos échanges m'ont permis de retrouver la fin de cette chanson que ma mère m'a si souvent chantée, et qu'il m'arrive quelquefois de fredonner. Merci à tous pour ce petit bonheur, et naturellement merci au photographe du blog pour ces moments de poésie.<br /> <br /> Brigitte M.
U
Grace à vous, j'ai pu reconstituer en partie le texte de la chanson. Moi aussi j'ai longtemps cherché. Je communique ce que l'ai. Je suis sur qu'il n'est pas complet, et je pense que d'autres personnes pourront finir le puzzle. <br /> <br /> <br /> <br /> C'est le jour de la lessive <br /> <br /> pour les filles du hameau <br /> <br /> et toutes d'une allure vive <br /> <br /> marchent vers le bord de l'eau <br /> <br /> la corbeille sur la tête, <br /> <br /> l’on s'approche et l’on s'arrête <br /> <br /> l’on se dit bonjour gaiement <br /> <br /> l’on fait la causette un petit moment <br /> <br /> l’on se dit bonjour gaiement <br /> <br /> ce tiède matin n'est-il pas charmant <br /> <br /> <br /> <br /> Quand chacune a pris sa place <br /> <br /> l'on savonne et frotte dur <br /> <br /> souillures tâches tout s'efface <br /> <br /> dans les flots limpides et purs <br /> <br /> Et le linge est plein de mousse <br /> <br /> Qui pétille blanche et douce <br /> <br /> Pas si vite pas si fort <br /> <br /> Ne rien déchirer n'est jamais un tort <br /> <br /> Pas si vite pas si fort <br /> <br /> Jamais d'accident nous serons d'accord"<br /> <br /> <br /> <br /> On discute et on s'appelle, <br /> <br /> On partage les nouvelles <br /> <br /> ………………………<br /> <br /> ……………………..<br /> <br /> ……………………….<br /> <br /> Pas possible …….<br /> <br /> Et les langues vont bon train <br /> <br /> Tandis qu’les battoirs chantent leur refrain<br /> <br /> Et la langue bat tout'l temps <br /> <br /> Malgré le battoir sans répit battant <br /> <br /> <br /> <br /> Quand le linge est bien lavé <br /> <br /> ………………………..<br /> <br /> Et la suite ????
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  • Pérégrinations poétiques, voyages au long cours et escapades mis en images et en mots. Mes passions: la photo, la poésie, la peinture, les légendes et les mythes, l'histoire, la nature, la plongée!
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