Rouge
Une photo
dans un magazine :
Le couturier italien Valentino, entouré de mannequins tout
de rouge vêtues : Ses fameuses robes rouges…
Le décor
est planté : nous sommes à Rome, transportons nous quelques siècles en arrière :
La Rome
antique : Le rouge est mis.
Couleur à
la symbolique ambiguë :
Eclat du
feu, qui réchauffe et qui brûle.
Couleur du
sang : vaillance et carnage…
La pourpre
était l’apanage de l’empereur.
Le rouge
des manteaux des patriciens, des généraux célébrait leur puissance.
La
pourpre, issue du murex, mollusque que l’on trouve sur le pourtour
méditerranéen, a fait la gloire de la ville phénicienne de Tyr, pour la qualité de sa teinture. :
12000 murex pour 1,4 g de colorant… un vrai ravage dans le camp des paisibles
coquillages…
On
comprend aisément le prix élevé de l’étoffe pourpre, réservée à l’élite.
Le rouge
évoque la vaillance, le pouvoir, le sacré.
En Chine et au Japon, la couleur éloignerait
les démons…
Alors
qu’en Egypte elle était la couleur du dieu Seth, incarnation du mal.
A
Constantinople, la chambre de l’empereur était tendue de lourdes étoffes
pourpre, et sa descendance s’appelait porphyrogénète « né dans la
pourpre ».
Au
Moyen-Age, un ruban rouge était censé éloigner la peste,
Pour
l’Eglise romaine latine, le rouge symbolise le sang sacré du Christ…
les cardinaux, comme le pape (en pourpre...) s'en revêtent.
Léon X par Raphaël
C’est
aussi la couleur du Diable, des bourreaux, des uniformes militaires, des
prostituées…
et des
robes de mariées jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Un rouge
de bon teint, issu de la racine de la rubia tinctium,
la garance est cultivée depuis
l’Antiquité.
C’est avec
le microscope, que le mystère de la cochenille sera résolu :
longtemps, les scientifiques ont hésité: espèce
végétale ou animale?
Animal
donc, parasite du chêne kermès. Ou du cactus mexicain.
Qui
donnera le carmin , ce rouge sombre, résistant à la lumière,
très
prisé par la manufacture des Gobelins
pour la fabrications de ses tapisseries.
Caesalpinia sappan
Les résines d’arbres seront également utilisées. C’est le
cas du caesalpinia sappan , ou du pernambouco aussi appelés brasilium, braise, en latin médieval, .Ces pigments, « rouge brésil », transiteront depuis la Malaisie, l’Inde dès le XIIème via la Route de la Soie.Le Brésil devra
d’ailleurs son nom à ces arbres aux veines « rouge brésil » qui poussent
sur son sol..
En savoir
plus :
Le roman "Rouge Brésil" de Jean-Christophe Ruffin
Le site du CNRS, ainsi que celui de la BNF ont été des sources précieuses lors de mes pérégrinations virtuelles sur les traces du "ROUGE"
le rouge et son odeur de "soufre" dans la palette des artistes bientôt...