Songe d'une nuit d'été
Monsieur Fouquet, surintendant des finances, est un érudit
et un homme de goût. Il sait s’entourer de savants et d’hommes d’esprit :
Scarron, mademoiselle de Scudéry,
Corneille, Perrault, La Fontaine et Molière.
« la pépinière » de ce siècle d’or , du Grand
Siècle gravite dans les salons de Saint Mandé, résidence de Fouquet.
En 1654, l’idée de Vaux germe dans l’esprit de
Fouquet : Il fait appel à Le Vau, premier architecte de France pour la
construction du château. Les peintures seront exécutées par Le Brun, et il
confie l’aménagement des jardins à Le
Nôtre…
Le Vau, Le Brun, Le Nôtre… eh oui ! les mêmes qui ont
« fait » Versailles et pour cause…
On n’invite pas impunément le roi à la plus belle soirée qui
ait jamais eu lieu.
Versailles n’est
encore qu’un relais de chasse…et le Louvre s’ennuie, les caisses sont vides.
Louis XIV a 23 ans lorsqu’il franchit les grilles de Vaux le Vicomte, en cette
fin de journée du 17 août 1661.
Un jeune homme,
donc, qui va être ébloui et humilié .
Huit heures… durant lesquelles Fouquet passera du rôle
d’hôte trop raffiné (roi à la place du roi ?) à celui de corrompu suspecté
de malversations dont la tête est mise à prix !
Imaginez
ce souverain, découvrant la beauté des lieux, leur élégance… Louis est
accueilli par le maître des lieux, qui se tient en haut des marches et descend
saluer l’illustre visiteur…. Qui des
deux semble le plus royal ?
Pendant ce
temps, suivons chevaux et laquais pour admirer les communs.
charrette pour déplacer les orangers...Environ 200 à l’époque,
Revenons
par les caves, les cuisines. Et Imaginons la réception qui se tient dans le
grand salon
Vous ai-je
donné le nombre d’invités ? environ 6000… Le ban et l’arrière-ban de la Cour !
Somptueux
dîner, mets raffinés dans de la vaisselle d'or et de vermeil, de fine porcelaine
du Japon.
Louis a le
loisir d’admirer la splendeur du
mobilier : cabinets Boulle, laque
de Chine, tableaux italiens choisis par Poussin, un autre familier des lieux…,
velours de Gênes, tapis de soie turcs…
Déjà le
parc se pare de lumière, les gondoles se reflètent sur « le canal ».
Molière
attend pour jouer sa comédie ballet« les fâcheux ».
La
prochaine fois, nous nous promènerons dans le « jardin de l’intelligence »…
sur les pas de Le Nôtre, et connaîtrons les
suites de ce « songe d’une nuit d’été ».
-Buste d’André Le Nôtre dans les caves du château où se tient une exposition sur ces grands travaux-
« des grottes, des canaux, un superbe portique.
Des lieux
que pour leur beauté j’aurais pu croire enchantés,
Si Vaux
n’était point de ce monde »
En savoir
plus : Fouquet ou le Soleil offusqué de Paul Morand
(je l’ai dévoré…)
Bonne
journée et merci pour vos commentaires !