D'orient
Salomé,
Salomé…
ces trois
syllabes résonnent dans l’ inconscient collectif !
Femme
fatale.
Tentons
d’en apprendre plus sur cette représentation féminine emblématique,
nouvelle Eve, portant en elle le poison de
la destruction sacrilège.
Les premiers qui la mentionnent dans leurs Evangiles, mais sans la nommer,sont Matthieu et Marc.
Apparition discrète qui pourtant va jeter l'opprobre sur la danse et la danseuse.
C'est seulement au Ier siècle
que Flavius Josèphe, historien, donnera à la danseuse le nom de Salomé...
Résumé de l'histoire
Fille d’Hérodiade, Salomé, lors d’un banquet, danse pour son
beau-père Hérode et ses amis.
Immédiatement, Le roi Hérode est séduit par la grâce de la jeune fille.
Envoûté par la musique et le rythme lascif, il est prêt à tout pour la faire
sienne.
"Demande moi tout ce que tu voudras... Ce que tu demanderas, je te le donnerai, fut-ce la moitié de mon royaume!"
La jeune fille, sur les
ordres de sa mère, réclame la tête de Jean-Baptiste, qui
croupit en prison depuis des années. (Hérode ne se résolvant pas à le mettre à
mort, mais entretenant avec lui des conversations philosophiques).
,Mais Hérode exaucera le souhait de Salomé,ou plus
exactement celui de sa mère,Salomé n’ayant que l'insouciance de ses 14 ans...
Le mythe
de Salomé évolua au fil du temps…
Que ce
soit dans la peinture, la musique, ou la littérature.
Le premier acte se situe en Italie, à Prato, au XVème siècle.
Le Quattrocento
Fra Filippo Lippi peint « à fresques »
les murs de la cathédrale.
Il a enrichi
sa technique au contact de Masaccio et Fra Angelico.
Les
teintes ont une nouvelle luminosité,
les perspectives ouvrent l’espace.
La
Renaissance Italienne fait ses premiers pas.
Une danseuse gracile, à la blondeur candide.Elle semble flotter dans sa robe immaculée , le regard est réservé. Nulle provocation dans sa tenue, touchante de jeunesse et de grâce instinctive.
Est-ce là le portrait de l’antique
dépravée ?
D'accord… Fra Lippi n’est pas un modèle de chasteté…
Et
sa « Salomé » est sans doute une énième représentation de
Lucrezia, sa compagne, nonne qu’il a séduite puis enlevée. Il encoure les
foudres de Pie II, voire tortures et mort… Voilà donc Fra
Lippi « en cavale », demandant la protection de Cosme de Médicis. Ce dernier
plaidera sa cause auprès du pape.
Filippo et Lucrezia seront relevés de leurs
vœux,
et Filippino, leur fils, pourra naître dans une famille
« normale »…
Ces drapés aériens,
ce port de tête élégant ne vous
rappellent rien ?
Sandro, bien sûr…
Botticelli fut l’élève de Filippo Lippi.
Influences
bénéfiques, ö combien !
D’ailleurs, Botticelli sera le maître de Filippino Lippi,
aussi doué que ses pairs…
Je ne résiste pas à l’envie de vous présenter les fresques
dans leur intégralité.
Filippo Lippi 1406 - 1469
Florence - Spolète
En savoir plus: La passion Lippi, un roman de Sophie Chauveau
Le second acte se passera à Rome...